Alors qu’en 2019, la Mainstage 2 du vendredi avait été dédiée à des groupes 100 % français, mettant en avant la richesse de la scène nationale avec des artistes comme Lofofora, Ultra Vomit, Mass Hysteria ou Gojira; en 2025, c’est donc une nouvelle thématique engagée qui investit cette scène, cette fois sur l’axe de la représentation féminine dans les musiques extrêmes. En effet, puisque l’intégralité de la programmation de la Mainstage 2 du vendredi était dédiée aux artistes entièrement féminines ou menées par des frontwomen. Une première dans l’histoire du festival…
Neuf groupes exclusivement féminins ou menés par des femmes se sont donc succédés, du matin jusqu’à tard dans la nuit, une première pour un grand festival européen de musiques extrêmes. C’est un message fort adressé à un milieu encore largement dominé par les hommes. Parmi ces femmes, on pouvait citer l’avant-gardiste Karoline Rose de SUN, l’élégante Charlotte Wessels, la prometteuse Amira Elfeky, la percutante Maria Lessing de Future Palace, la furieuse Morgan Lander de Kittie, l’hypnotique Courtney LaPlante de Spiritbox, la grandiose Simone Simons de Epica, l’engagée Sharon den Adel de Within Temptation et l’ensorceleuse Maria Franz de Heilung.
Une visibilité accrue des femmes dans le metal
Dans un monde où la représentation féminine dans les grands festivals metal reste minoritaire, cette journée fait figure d’acte fort tout en s’intégrant parfaitement dans l’ADN du Hellfest qui prône la liberté, la diversité et la rupture des codes dominants. C’était une volonté affichée de rompre avec les stéréotypes et de mettre des femmes en position centrale sur l’une des scènes les plus prestigieuses du festival. Ce n’était pas une “parenthèse féminine”, mais bien une reconfiguration de la norme: celle où les femmes ne sont plus invitées, mais personnes centrales. Par cette démarche, le festival ne s’est pas contenté de donner la parole aux artistes féminines: il leur a donné la scène, le temps, la puissance sonore et la symbolique qu’elles méritent.

Une diversité stylistique et géographique des groupes
Cette journée a permis de croiser les continents, les langues, les styles et les traditions musicales avec des artistes venues d’horizons très différents, toutes réunies par un point commun: leur puissance artistique et scénique. Du brutal-pop à la symphonie, du folk ancestral au djent moderne, sur scène on retrouvait une palette musicale variée. Mais également une sélection internationale qui dépasse largement les frontières européennes ou anglo-saxonnes souvent dominantes dans les grands festivals metal. En effet, la France, les Pays-Bas, les États-Unis, l’Allemagne, le Canada ou encore le Danemark étaient représentés sur cette journée.
Cette journée a offert bien plus qu’une simple succession de concerts, elle a dressé le portrait vibrant et puissant d’une scène metal féminine à la fois diverse, engagée et internationale. En réunissant neuf groupes venus de sept pays, cette journée illustre une réalité musicale et sociétale où les femmes occupent une place centrale dans l’évolution du metal, non seulement comme interprètes, mais comme véritables créatrices et actrices de changement et invite à repenser le milieu non plus comme un univers fermé ou uniforme, mais comme un espace d’ouverture, de dialogue et de métissage. Cette “Queens of the Stage” réaffirme également l’importance de thématiques fortes et cohérentes dans la construction d’un festival qui sait évoluer avec son temps…