Hellfest Open Air 2025 – Jour 4

Que ça fait plaisir d’avoir des températures (un poil) plus basses pour débuter ce dernier jour. Retour sur le clap de fin d’une édition une nouvelle fois mémorable du Hellfest. En ce dernier jour, l’énergie ne faiblit pas malgré les visages marqués par quatre journées intenses de décibels, de sueur et de partages. C’est parti pour le dernier coup de collier…

Guinea Pig – Altar / 11h40 à 12h10
Jordy: Petit passage par le merchandising des groupes pour aller prendre des goodies Guinea Pig: des petites peluches très mignonnes et qui vont être en rupture avant même le début du concert des Italiens. Direction l’Altar assez peu remplie, en ces premières heures du matin. Je suis un petit peu déçu, pas de cochon d’inde sur le drapeau du groupe, mais il y en a un sur la peau de la grosse caisse. C’est ça de prit! Je ne suis pas un grand fan de Grind, mais il faut reconnaître que la musique du groupe est assez groovy et pourrait se rapprocher du style de Napalm Death. Même si la foule est assez éparse, le pit est assez animé avec de nombreux circle-pits au grand bonheur des Italiens qui ont semblé apprécié leur passage sur scène. Comment un petit délire sur un nom de groupe se transforme en bon moment pour bien débuter une journée remplie de « gruick »!

Signs of the Swarm – Altar / 14h20 à 15h05
Jordy: Retour sous l’Altar pour une nouvelle dose de « gruick » avec le deathcore de Signs Of The Swarm. Le groupe officie dans un style pouvant rappeler Lorna Shore, mais un poil plus brutal et avec moins d’orchestrations. La tente s’est bien remplie (peut-être aidée par le retour de la chaleur) et brûle d’impatience. Le pit est déchaîné et le sera tout le concert. En restant un peu en retrait, j’ai pu profiter du jeu de batterie hallucinant de Bobby Crow et ses blasts de folie, mais aussi, de la dextérité du guitariste Carl Schulz. Le chant de David Simonich est impeccable. Malgré la fatigue, j’ai pu profiter d’un show solide.  

Lorna Shore – Mainstage 2 / 16h00 à 16h45

Jordy: Voici le grand moment pour moi du festival, le retour de Lorna Shore au Hellfest. Après un passage en 2023 qui avait fait déborder l’Altar, malgré la présence d’Iron Maiden sur une Mainstage, cette fois-ci c’est sur la Mainstage 2 qu’on retrouve les Américains mais pour un show beaucoup plus court (45 minutes seulement). Quand on connaît la longueur moyenne des titres, il ne faut pas s’attendre à entendre énormément de chansons. Je pense que le pit de la MS2 n’a que rarement été aussi rempli à 16h depuis que je participe au festival. La foule attend l’arrivée du « prodige » du growl, Will Ramos. Le public explose dans un énorme mosh-pit dès qu’il arrive sur scène avec ses lunettes de soleil sur le nez. S’étonnant de ne voir aucun slammeur, Will en réclame dès le second titre, et, comme si c’était le signal attendu, le flux va démarrer et ne s’arrêtera pas avant la fin du concert. Le groupe, qui a sorti le titre « Oblivion » quelques semaines avant le Hellfest, en profite pour lui faire passer le test du live, qu’il passe haut la main. Le morceau « To The Hellfire » est l’occasion d’apprécier les prouesses vocales de Will Ramos, qu’il met parfaitement en scène pour la final maintenant iconique du titre. Pour terminer la pièce finale, « Pain Remains » avec ses 20 minutes d’émotions, à mettre la chair de poule. Un concert exceptionnel, quoique trop court. Avec le prochain album à venir en septembre, je pense que la prochaine apparition de Lorna Shore sera de nuit, et j’espère en tête d’affiche.

Eagles of Death Metal – MS1 / 16h50 à 17h40

Justine: Dès leur arrivée sur la Mainstage 1, c’est un moment chargé d’émotion qui a été offert aux festivaliers. Jesse Hughes, arborant avec fierté un badge de l’association Life for Paris, a immédiatement marqué le lien particulier qui unit le groupe à la France suite au drame du Bataclan de 2015. L’artiste, lunettes de soleil ôtées, a lancé un « Je vous aime » en français. Sur scène, la formation a installé une ambiance très funky. Chaque morceau a été porté par des riffs impeccables tirés des eighties et la setlist a enchaîné les succès avec des morceaux comme « I Only Want You« , « Cherry Cola » ou encore « I Want You So Hard (Boy’s Bad News)« . Le groupe nous a même offert des reprises de morceaux emblématiques telles que « Moonage Daydream«  de David Bowie et « Ace of Spades«  de Motörhead pour terminer en beauté.

Motionless in White – MS2 / 17h45 à 18h35

Justine: Dès les premiers accords de « Meltdown » puis de « Sign of Life« , Chris Motionless et son groupe ont donné le ton, avec une scène très sobre mais une scénographie millimétrée: écrans colorés, fumées et flammes synchronisées. Chaque morceau est une gifle alternant entre riffs puissants, refrains accrocheurs et breakdowns lourds que les musiciens jouent avec facilité et précision. « Eternally Yours » vient clôturer la toute fin de set avec lancer de confettis sur les fans qui chantent à l’unisson: le contraste parfait entre brutalité et émotion.

Linkin Park – Mainstage 1 / 23h00 à 00h30
Jordy: C’est l’heure de la tête d’affiche la plus attendue du festival ! Le retour de Linkin Park avec Emily Armstrong, 2 jours après avoir dû annuler le concert prévu en Suisse. En tout cas, aucun risque de rater le début, avec un compte à rebours de 5 minutes lancé dès la dernière note du groupe précédent. Quoi de mieux pour lancer un concert que de commencer par des classiques, tels que « Somewhere I Belong« , « Lying From You » et « From The Inside« . La première impression, que j’avais déjà eu lors du concert de la « révélation » d’Emily Armstrong en tant que chanteuse et de ma chronique du nouvel album, se confirme. Je trouve qu’Emily est très à l’aise sur le chat éraillé, mais beaucoup moins lors des parties claires. Mike Shinoda ne semble pas dans un super jour, d’une chanson à l’autre je ne sens pas de « régularité » dans son chant. La suite du concert est un enchaînement de titres du dernier album, qui font retomber l’ambiance (car tous n’étant pas très bons). « One Step Closer » réveille tout le monde mais est suivi d’un long break, avant le début de « Lost » qui est très peu convaincante dans cette version. Le groupe enchaîne avec « Overflow« , que je trouvais déjà être la moins bonne chanson de « From Zero« , et qui ne va pas me faire changer d’avis. Les premières paroles de « Numb » vont passées à la trappe par Emily et sera majoritairement chantée par le public, tout comme « In The End« . « Faint » rattrape le tout et sera la meilleure chanson du concert avec Emily et Mike à leur meilleur: chant rageur et énergie au maximum, réveillant tout le public avant le rappel. A contrario, « Papercut » sera un véritable massacre et sans aucune énergie. « A Place For My Head » et « Heavy Is The Crown » (qui est sans aucun doute le meilleur titre composé par la nouvelle mouture de Linkin Park) suivent bien la route. Pour conclure sur ce concert, c’est un sentiment mitigé, certains morceaux ont été très bons, d’autres très moyens: c’est surtout le manque de régularité qui est perturbant, que ce soit dans l’ordre de la setlist ou dans le chant d’Emily et Mike. Je me suis efforcé de ne pas comparer Emily avec Chester, mais même avec cet effort, je ne suis pas pleinement convaincu par la prestation des américains.

Et comme le veut désormais la tradition, c’est un impressionnant feu d’artifice qui est venu illuminer le ciel de Clisson pour tirer le rideau sur cette édition 2025. Un ultime moment de communion, les yeux levés vers les étoiles, les cœurs encore battants. Avant même que la poussière ne retombe, l’annonce tant attendue est tombée: le Hellfest reviendra du 18 au 21 juin 2026, et les premiers pass pour son édition nommée « Tales From the Pit », seront mis en vente dès le 8 juillet 2025 à 13h. Le rendez-vous est pris. Encore une année à patienter, mais déjà une nouvelle promesse d’une nouvelle édition grandiose. Après une dernière nuit sur le camping, c’est l’heure de tout plier et de rentrer à la maison, en lançant les pronostics pour l’an prochain…

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