John Petrucci
« Terminal Velocity«
Genre: instrumental / metal progressif / guitar hero
Pays: États-Unis
Label: Sound Mind Music
Sortie: 30.10.20
Il faut avouer que je ne suis pas un grand fan des albums solo. On a souvent une impression de caprice pour utiliser des compositions non retenues par les autres membres du groupe. Et très souvent, on finit par comprendre pourquoi elles n’ont pas été gardées… Mais dans ce cas-ci, plusieurs éléments ont attiré ma curiosité. Tout d’abord, John Petrucci est le guitariste d’un de mes groupes préférés : Dream Theater (DT chez les intimes). Pour les (j’espère!) rares qui ne connaîtraient pas, on parle tout simplement du plus grand groupe de metal progressif de la planète. Ensuite, ce n’est pas un coup d’essai, il a déjà sorti un album solo en 2005 : “Suspended Animation”, et a participé plusieurs fois au G3 en compagnie de Joe Satriani et Uli Jon Roth notamment. Et pour finir, cet album se fait en compagnie d’un ancien glorieux de chez DT : le charismatique batteur Mike Portnoy, mais également le bassiste du premier album solo de John : Dave LaRue. Ce dernier était d’ailleurs le bassiste pendant les tournées du G3. Petite cerise sur le gâteau, ce projet arrive juste après un “Distance Over Time” avec Dream Theater très bon. Bref, tous les signaux sont au vert.
Une petite précision avant de démarrer (pour entretenir le suspens!), cet album est entièrement instrumental. Il comporte 9 pistes pour 55 minutes, et des titres entre 4 et 7min30. On est loin des grandes envolées qui peuvent dépasser allègrement les 10 voire 15-20 minutes des albums avec DT. On reste d’ailleurs sur des titres “courts” (pour du prog’, on s’entend!). Ce qui dans le contexte uniquement instrumental est plutôt rassurant puisque l’absence de chant peut être lassant.
Pour entrer dans le vif du sujet, la pochette est très belle. J’y vois un crâne en verre (peut-être plutôt en fibre de verre vu les cassures?) en train d’exploser sur un fond de couleurs bleu/violet, avec un visage dans le coin supérieur droit. La typologie du titre de l’album : “Terminal Velocity” me rappelle également celle du film Terminator. Malgré ce titre, il ne faut tout de même pas s’attendre à du Nile ou Infant Annihilator niveau tempo!
Les compositions présentées sur ce CD sont très inspirées, et servies avec un son très propre, indispensable pour savourer ce genre de musique à sa juste valeur. On sent bien qu’on est sur un album solo, les parties de John Petrucci sont bien mises en avant, Mike Portnoy à la batterie reste en retrait juste ce qu’il faut, sans toutefois offrir une performance extraordinaire. Les lignes de basses de Dave LaRue sont plus en retrait et aucune ne m’a particulièrement marqué, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient mauvaises, elles se “contentent” de servir la musique, ce qui est le principal. Au niveau des titres, les amateurs du G3 reconnaîtront les titres “Happy Song” et “Glassy-Eyed Zombies”, que John jouait lors de la dernière tournée. Quant au titre “Gemini”, il était présent sur son DVD “Rock Discipline”, en tant qu’exercice d’entraînement! Apparemment on n’a pas tous le même niveau…

Pour rentrer un peu plus dans le détail et vous donner mes impressions sur les différents titres (attention mon imagination est sans limite pour trouver des ressemblances!), c’est parti. Pour le style général des compositions, on est bien entendu sur du prog’ mais teinté d’un côté très heavy metal. Dans le côté “joyeux”, l’exemple parfait est “Happy Song” ( tout est dans le titre!), mais aussi “The Way Things Fall”, et un tempo général très enlevant. Je n’ai pas trouvé tant d’influences Dream Theater que ça sur l’ensemble de la galette, mis à part la piste finale “Temple of Circadia” et l’intro de “Happy Song”.
L’album débute d’ailleurs par le titre éponyme “Terminal Velocity”, très agréable à l’écoute avec un tempo assez élevé, très belle entrée en matière et assez représentative du cd dans son intégralité. Suivi de “The Oddfather”, qui se laisse bien écouter, sans être extraordinairement marquante, mais restant dans la même veine. “Happy Song” suit et porte bien son nom! Clairement le morceau “fun” de l’album. L’intro me fait penser au titre “The Best of Time” de l’album “Black Clouds and Silver Linings” de DT, on reste majoritairement dans les aiguës avec un rythme “sautillant”, parfait pour la bonne ambiance. “Gemini”, comme je l’ai dit précédemment, est issu du DVD de John Petrucci et décrit comme un morceau d’entraînement. Il alterne les tempos et styles pendant 6 minutes, du metal au flamenco, avec une technicité à faire faire un arrêt cardiaque à Vianney (oui c’est gratuit ça fait toujours plaisir! Insérez le nom de votre choix à sa place si le cœur vous en dit). Je ne suis pas guitariste mais je pense, sans trop m’avancer que c’est le titre le plus compliqué techniquement parlant de cet album, avec ses enchaînements de gammes et changements brusques de tempos. On enchaîne avec un titre qui ne laisse aucune place au doute, je parle bien sûr de “Out of the Blue”, le titre blues de l’album qui est très réussi. Petit retour auprès d’un morceau dont j’ai déjà parlé, “Glassy-Eyed Zombie”, joué par John lors de la tournée du G3. Morceau assez lourd (quoique pas autant que “Temple of Circadia”) mais surtout très saturé sur ses principaux riffs, avec un côté très thrash. Pour revenir à “The Way Things Fall”, mentionné tout à l’heure, on a un titre plutôt “fun”, quasiment glam ou hard FM à la “Sweet Child O’Mine” dans son approche. Ce qui me ravit, étant moi-même un grand amateur de Glam. La seconde partie du titre (qui est le plus long de l’album avec ses 7 minutes 33) lorgne quant à elle plutôt vers le jazz. L’avant dernière piste est selon moi plus dispensable, il s’agit de “Snake In My Boot”, non pas qu’elle soit mauvaise, mais elle est selon moi en dessous des autres avec ses effets électroniques (claps de mains façon “Radio GaGa” de Queen) et son son de guitare façon rock sudiste qui ne m’attire pas vraiment. Il faut noter que l’on y entend la seule voix de tout l’album, lorsque des petits rires émergent à la fin du pont. On conclut l’album avec “Temple of Circadia”, dont je soupçonne d’être tout droit sorti des sessions de “Systematic Chaos” de DT, avec une intro très très lourde, surtout comparée à l’ambiance du reste des titres. Ce morceau fait partie de mes préférés notamment par son inspiration, qui me rappelle un des albums les plus sous-côtés de Dream Theater à mon goût.
Parfaite façon de terminer cet album qui défile à toute vitesse, sans gros point faible, malgré “Snake In My Boot” un peu inférieur au reste. Les 55 minutes ne se voient pas passer et c’est là l’important, surtout pour de l’instrumental. Très bonne surprise donc pour ma part, avec une mention spéciale pour : “Terminal Velocity”, “Temple of Circadia” et “Happy Song”. Il fait d’ores et déjà partie de mes albums préférés pour le télétravail!
Tracklist :
01. Terminal Velocity
02. The Oddfather
03. Happy Song
04. Gemini
05. Out Of The Blue
06. Glassy-Eyed Zombies
07. The Way Things Fall
08. Snake In My Boot
09. Temple Of Circadia
Note : 8.5/10
Crédits photos : © F. Marlier.
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