Allegaeon : « The Ossuary Lens » @Metal Blade Records

Allegaeon
« The Ossuary Lens« 
Format: Album
Genre: death metal
Pays: États-Unis
Label: Metal Blade Records
Sortie: 04.04.25
Note: 3.5/5

« The Ossuary Lens » est le 7ème album du groupe Allegaeon. Cet album revient aux sources mais pas musicalement, plutôt au niveau de son line-up. En effet, Ezra Haynes le frontman d’origine, est de retour suite au départ de Riley McShane (qui est une grosse perte selon moi). La reprise de pouvoir va être compliquée pour Ezra, car Monsieur McShane avait élevé le niveau vocal d’un cran, voire même de plusieurs crans. Le groupe s’était également diversifié en ajoutant une dimension plus mélodique, s’éloignant ainsi de leur technical death metal d’origine. « Damnum » (2022) représentait pour moi le sommet de leur discographie. « The Ossuary Lens » aura donc la lourde tâche de succéder à l’album précédemment mentionné, tout en proposant quelque chose de plus frais, voire… quelque chose de nouveau. En parlant de nouveautés, évoquons le visuel de ce nouvel album. Le groupe a fait appel au grand maître Seth Siro Anton (Septicflesh), et l’artiste signe ici une pochette bien différente de ce que l’on a pu voir jusqu’à présent — aussi bien chez le groupe, que chez l’artiste lui-même. Le dernier album d’Allegaeon avec son line-up d’origine remonte à 2014 avec l’album « Elements of the Infinite« , et son artwork représentait un homme en souffrance. Le groupe a voulu partir de ce postulat et aller dans la direction opposée : l’artwork dévoilé ici représente une femme qui semble être sereine. Si l’on interprète le nom de ce nouvel album avec son visuel, il me paraît évident que cette femme représente le réceptacle de la mort, ou tout simplement son incarnation. Il est à noter que ce nouvel album est le plus court de leur discographie: seulement 44 minutes au compteur, contre une moyenne de 55 à 60 minutes pour les précédents opus. Maintenant que tout est en place, il est temps d’écouter ce que le groupe a dans le ventre en 2025.

L’album s’ouvre sur « Refraction« , une intro d’une minute à la guitare sèche — chose tout à fait nouvelle pour le groupe — mais tout à fait dispensable. Il aurait été plus impactant et plus intéressant d’en faire un morceau complet avec celui qui suit (« Chaos Theory« ). Justement, « Chaos Theory » s’ouvre avec une armada de guitares et toute la technique qu’on connaît du groupe. Le morceau est ultra carré, et M.Haynes n’a rien perdu de son growl. Le refrain est catchy, mais pour l’instant, aucune prouesse vocale particulière n’est montrée. C’est simplement une première proposition très bien maîtrisée. S’ensuit le premier single dévoilé par le groupe: « Driftwood« . Encore une fois, rien à redire, c’est exactement ce qu’on attend d’Allegaeon version 2014. Eh oui, vous l’avez compris : le groupe revient à ses premiers amours — le technical death metal. Le côté mélodique est pour l’instant… Oh! Mais voilà que M.Haynes pousse la chansonnette! C’est bien la première fois que le frontman dévoile son clean, qui est quand même très bien maîtrisé, il faut le reconnaître. Du coup, je reviens un peu sur ce que j’ai dit: le groupe prend le vieux voire même le très vieux, et le modernise, pour proposer une version 2025. C’est réussi, et surtout, le refrain reste bien en tête. Il faut dire aussi que musicalement, c’est irréprochable… mais un peu moins convenu. On y retrouve pas spécialement de prise de risque. « Dies Irae » se démarque par son intro plus symphonique, ce qui ajoute un peu d’épaisseur au morceau et lui donne une vraie identité. Sur ces quatre premiers morceaux, le groupe montre qu’il veut reprendre là où il s’était arrêté en 2014, tout en incorporant quelques nouveautés dans son son. Dans l’ensemble, c’est réussi, mais ça manque cruellement d’âme. L’un des grands moments de cet album (et ils sont rares), se trouve dans l’avant-dernière chanson: « Wake Circling Above« . C’est l’une des meilleures compositions du groupe à ce jour. L’ambiance est prenante, l’écriture est riche et le refrain est réellement puissant avec une grande performance vocale. C’est ce que j’aurais aimé entendre plus souvent sur cet album. J’ai également été perplexe quant au final de l’album: le début est vraiment puissant et le rythme est effréné… et le morceau se termine alors qu’il aurait pu aller plus loin. Il y a comme un sentiment d’inachevé.

Du coup, vous l’aurez compris: Allegaeon fait le taf, et le fait bien, aucun doute là-dessus. Mais malheureusement, il manque le côté épique de certaines chansons des débuts, et des moments plus puissants émotionnellement. C’est un album avec des morceaux taillés pour la scène, mais dans l’ensemble, c’est un disque convenu qui saura séduire les fans de death metal mais qui ne durera pas dans le temps. Il n’aura probablement pas l’impact que « Damnum » avait eu à son époque.

Tracklist:
1. Refraction
2. Chaos Theory
3. Driftwood
4. Dies Irae
5. The Swarm
6. Carried by Delusion
7. Dark Matter Dynamics (feat. Adrian Bellue)
8. Imperial
9. Wake Circling Above
10. Scythe

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