Interview : WHO I AM

WHO I AM, pépite du hardcore français, débarque enfin avec son premier album « Imminent Devastation ». Prêt à en découdre sur scène pour défendre cet album, WHO I AM nous a accordé une interview afin de discuter de cette mandale made in Angoulême…

On va partir sur du basique, mais essentiel, pour ceux qui ne vous connaissent pas. Pouvez-vous présenter les membres de votre groupe? Ainsi que son histoire?
WHO I AM est composé d’Arnaud (guitare, depuis 2012), de Rémi (guitare, depuis 2018), de Simon (basse, depuis 2012), de Benny (batterie, depuis 2015) et de Gurvan (chant, depuis 2018). Le groupe a été créé à Angoulême en 2014 et a connu plusieurs formations au fil du temps. Des EP sont sortis en 2015 et en 2017. Et puis, en 2018, une base nouvelle se crée avec un nouveau chanteur et l’intégration d’une deuxième guitare. Il y a eu du coup pas mal de choses à bosser pour trouver des influences communes et trouver la direction artistique que l’on voulait emprunter.

Je me souviens avoir pris de grosses claques lorsque je vous ai vu en live, en 2019. Le premier album sort enfin, parlez nous un peu de cet album et pourquoi nous avoir fait attendre si longtemps ? L’EP « Ignorance » sorti en pleine crise COVID n’a sûrement pas dû aider.
Ah oui, ça commence à dater 2019, mine de rien ! Je pense qu’on a tous bien progressé depuis (j’espère en tout cas (rires)). C’est vrai que ce premier album a mis pas mal de temps à se concrétiser. Comme je te disais le line up actuel date de 2018, donc il a fallu un peu de temps pour avoir une vision claire de ce qu’on voulait faire artistiquement. On n’avait pas envie de rester sur le style des précédents EP, et on voulait travailler un autre type de son avec nos influences communes. Il y aussi le fait qu’on ne vivent pas tous dans la même ville, on est un peu éparpillés donc la créa peut prendre un peu plus de temps. On a enregistré « Ignorance » en 2019 justement, et on l’a sorti en janvier 2020. C’était un premier 3 titres qui commençait à définir où on voulait aller en terme de sonorité. On avait pas mal de concerts prévus pour soutenir cette sortie, mais en mars 2020 on a été confiné. Et mine de rien, le monde il a changé, à ce moment-là. L’avenir était complètement incertain et il a fallu se remettre d’aplomb une fois les restrictions levées petit à petit pour se remettre à la musique. C’est à ce moment-là qu’on commence à envisager cet album.

Vous êtes rentré en studio en début d’année 2023. Et vous avez choisi le Studio 6 entre Londres et Bristol, pour enregistrer votre premier album, studio ayant pu accueillir des groupes tels que Guilt Trip, Brutality Will Prevail, Slaughter to Prevail. Pourquoi avoir choisi ce studio: c’était une envie particulière d’aller enregistrer en Angleterre ?
On est rentré en studio en août 2023, au Studio 6 à Swindon en Angleterre. Pour cet album, on avait envie de passer un step au niveau de l’enregistrement. « Ignorance«  avait été enregistré à Angoulême à la Nef, et pour l’album je pense qu’on avait besoin de se challenger pour être vraiment satisfaits du produit final. On avait besoin de bosser avec quelqu’un qui serait là pour nous conseiller, nous pousser dans nos retranchements pour sortir le meilleur de nous-même aussi. On avait étudié plusieurs pistes, en fonction du budget qu’on avait défini pour le recording et le mix. On aime tous les albums qu’à fait Stu McKay pour Guilt Trip et Malevolence notamment, et les gars de Hard Mind sont également passés par chez lui donc on a pu échanger avec eux à ce sujet. Je pense aussi qu’être loin de son quotidien ça permet d’être vraiment focus sur l’enregistrement. T’es loin de chez toi, t’as engagé des frais et t’es là dans un but : faire un album. Il y a une motivation supplémentaire et une forme d’excitation. Donc on est parti en van depuis Angoulême, jusqu’à Swindon UK pour une semaine, et c’était une super expérience.

Parlons maintenant de l’artwork dingue de l’album, laissé entre les mains d’Antoine Lanau dont on peut voir le travail avec des festivals tels que le Xtrem fest, le Motocultor ou encore le Hellfest. Pouvez nous expliquer cette pochette où nous pouvons notamment voir une sorte de diable évoluer sous une pluie de météorites dans un monde apocalyptique où des crânes flottes dans une rivière de lave.
Concernant la pochette, on voulait mettre en image le titre et les thématiques abordées dans l’album. Il s’appelle « Imminent Devastation » donc on voulait retrouver cette idée d’un fléau qui ravage la terre, tout en ayant une esthétique très marquée. L’album parle principalement de la destruction du vivant par la course au profit et au développement dans laquelle s’est lancée l’humanité. Le démon et le paysage apocalyptique cristallisent cette idée que si on surexploite les ressources de la Terre, on arrive à un point de non retour et à une catastrophe sans précédent. Au départ on avait un cahier des charges avec trop d’infos, ça partait un peu dans tous les sens et Antoine à su recentrer le truc autour d’un élément central : le démon. On voulait tout de même garder un style « cool » dans la pochette, qu’elle ne soit pas non plus trop « sérieuse » et « réaliste », un peu dans la veine des pochettes d’Agnostic Front avec le diable là (en moins goofy (rires)).

Sur cet album, nous pouvons retrouver un titre en featuring avec Pelbu, chanteur du groupe Knuckledust, sortie en mai 2024. Comment est née cette collaboration ?
Cette collaboration s’est faite de manière totalement spontanée. On a toujours apprécié Knuckledust et le travail de Pelbu, alors on lui a simplement envoyé un message pour lui proposer, et il a tout de suite accepté. Tout s’est fait naturellement et rapidement, avec une vraie connexion musicale et humaine. On avait déjà rencontré Pelbu à plusieurs occasions, notamment au Day Of Hardcore, et le courant est tout de suite bien passé. Comme on enregistrait en Angleterre on s’est aussi dit que ce serait l’occasion d’avoir un artiste anglais sur un morceau.

Y-a-t’il une chanson que vous prenez plus de plaisir à jouer et pourquoi ? 
Gurvan: Personnellement j’adore jouer « Sick World«  et « Imminent Devastation« , c’est des morceaux qui groovent bien et je trouve que j’ai bien géré les placements de voix sur ces morceaux, ils sont bien aérés, y’a la dose de voix qu’il faut. J’aime beaucoup aussi « Barking Dogs«  pour le side to side qui est vraiment très méchant en live à chaque fois. Et « Blood Rush«  qui me donne du fil à retordre niveau souffle (rires).
Arnaud: Aucune ou toutes (rires), tout dépend de la réaction du public. Mais petite préférence pour « Denying Reality« .
Rémi: « Imminent Devastation » pour moi, l’intro en arpège à la guitare, je reviens des enfers et le riff suivant, c’est la guerre. Le breakdown à la fin pour que le public se foute sur la gueule, il y a tous les ingrédients (rires).
Simon: Pour ma part, c’est « Sick World« . C’est peut-être le morceau le plus différent du reste de l’album, et c’est justement ce qui le rend si particulier à jouer en live. Il a une énergie unique, avec des dynamiques qui contrastent beaucoup avec nos autres morceaux. Ça groove et ça cogne, tout ce que j’aime (rires).
Benny: « Sick World« , pour la mosh part de fin.

Quelles sont les dates marquantes pour défendre cet album en live (personnellement j’ai hâte de pouvoir le découvrir sur scène)? Des dates prévues à l’étranger ?
On a pas mal de dates bookées pour défendre cet album en live. On commence fin avril avec un super festival dans la région de Perpignan, on partage l’affiche avec Alea Jacta Est, notamment. Début mai, on fait la Warm Up du Spread of Rage à La Rochelle puis une release party à Angoulême et on enchaîne avec le Devil Days à Barsac, puis une petite tournée la semaine suivante à Lille, Lyon, Paris et au Baillarock Festival. C’est plutôt cool pour commencer ! On prépare aussi pas mal de trucs pour septembre, mais je n’en dirais pas plus pour le moment.

Nous l’avons dit tout à l’heure, vous êtes partie en Angleterre pour enregistrer cet album, une anecdote croustillante d’enregistrement à partager?
On a pris 10 jours de vacances en août pour enregistrer à Swindon, et il a plu 10 jours de suite avec une température moyenne de 14°C, pendant que tout le monde était à la plage (rires). Mais de très bons moments passés là-bas, petite pensée au Tuppenny Pub où nous allions nous abreuver tous les soirs. Pendant l’enregistrement, Stu faisait des appels visio avec Craig, un gars très sympa qui jouait dans un groupe qui s’appelle Preyer. Et Craig a une super oreille puisqu’il entendait des détails dans le mix, à travers le son de la visio, devant son ordi. C’était assez marrant de discuter avec ce gars qui a participé à l’enregistrement depuis son salon. On est aussi allé dans une soirée dj set pop punk des années 2000 pour ré-écouter tous les classiques de notre adolescence. Bref, de très bons souvenirs.

Plus généralement, que pensez vous de l’évolution de la scène hardcore en France ?
Depuis l’après confinement, je trouve que l’évolution est carrément cool: il y a pas mal de groupes qui se montent, et d’autres groupes qui se développent bien. Au niveau du public il y a un renouveau aussi, on sent que le style est plus attractif qu’il y a quelques années et c’est une bonne chose. Même constat au niveau des orgas, j’ai l’impression qu’il y a carrément plus de nouveaux festivals et d’asso qui organisent des concerts qu’il y a 7/8 ans. En terme strictement musical, le niveau est clairement monté d’un cran et on a des groupes français qui proposent des choses très intéressantes et ça se voit même depuis l’international. En studio justement, Stu nous a pas mal parlé de groupes français. Daniel Priess, qui a réalisé le clip de « Imminent Devastation« , nous a fait les mêmes remarques sur la scène française.

En remerciant, WHO I AM pour leurs réponses lors de cette interview ainsi qu’à Kevin du Spread of Rage festival.

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